Vaincre la procrastination sans se forcer
Il n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui de se concentrer sur un projet et de persévérer, parce qu’on n’a jamais eu autant de distractions possibles, autant en nombre qu’en intensité.
Il sera toujours plus tentant de scroller sur n’importe quelle appli que de se plonger dans l’écriture du chapitre d’un livre ou dans l’enregistrement d’un module de formation...
Et ça apportera systématiquement une stimulation, un plaisir immédiat et un shot de dopamine qui sont largement supérieurs à ceux que notre travail peut nous fournir.
On a donc le choix, à chaque moment, entre un plaisir immédiat, intense et facile à déclencher… et une tâche de longue haleine, parfois monotone, et qui demande un effort soutenu.
Il est bien évident que face à ce choix, certains soient tentés d’utiliser la force contre eux-mêmes. Ils s’entraînent à résister, pratiquent une forme d’austérité, luttent contre leurs instincts… jusqu’à ce qu’ils aient une journée difficile ou un moment de faiblesse, et tout le château de cartes s’écroulera parce qu'ils n'arriveront plus à faire face.
D’autres se laissent aller et se contentent d'écouter leurs envies du moment. Mais comme leur travail ne leur procurera jamais autant de stimulations que les divertissements qui sont disponibles à une portée de clic, ils n’arrivent jamais vraiment à avancer sur leurs projets. Ils sont toujours à la traîne, et ils ont des difficultés énormes pour persévérer.
Ni l’une ni l’autre de ces deux approches n’est vraiment satisfaisante sur le long terme. Et pourtant, il faut bien trouver un moyen de faire face à ce problème, parce que les distractions addictives et faciles d’accès ne sont pas prêtes de se réduire en volume au fil des ans, bien au contraire.
Voici la façon que j’ai trouvé, à titre personnel, pour y faire face :
D’abord, je refuse de me mettre des œillères et de vivre dans le déni : je ne refoule pas mon envie de me divertir en utilisant la force. J’accepte au contraire le fait que cette envie soit présente, surtout à certains moments de la journée. Je ne me raconte pas d’histoires.
Mais au lieu de la voir comme un obstacle, au lieu de la voir comme un ennemi, je la vois comme une GRAINE, que je peux choisir ou non d’arroser.
Je sais que plus j’arrose une graine, plus la plante va grandir, et plus ça sera difficile de m’en débarrasser ensuite s’il s’agit d’une mauvaise herbe, qui plus est si elle est d’une espèce invasive.
Au contraire, je sais aussi que si je ne l’arrose pas — voire si je m’entraîne juste à l’arroser un peu moins — alors elle ne se développera pas autant, et elle m’envahira beaucoup moins.
Cette approche est issue de la psychologie bouddhiste, qui considère que l’on a tous en nous, dans notre inconscient (appelé « conscience du tréfonds »), toutes sortes de graines. Certaines sont toxiques, d’autres sont bénéfiques.
Plus on refuse de voir et d’accepter la présence des graines toxiques, plus on pratique le refoulement en utilisant la force, plus on se raconte des histoires, plus on vit dans le déni.
Si on refuse de regarder une mauvaise herbe dans son jardin, si on se raconte des histoires en se disant qu’elle n’existe pas, si on détourne juste son attention… alors on favorise son développement parce qu’on la laisse pousser.
Mais si, au contraire, on constate la présence de la mauvaise herbe et qu'on l’accepte, puis qu’on s’entraîne à l’arroser le moins possible, on favorise alors d’autres graines qui elles sont bénéfiques, et la graine toxique n’arrivera pas à maturité.
Elle sera toujours présente dans la conscience du tréfonds, pourtant. Elle ne disparaîtra jamais, et il faudra continuer à être vigilant. Et plus on en est conscient, plus on pourra pratiquer l’arrosage sélectif de façon bénéfique :
La meilleure façon d’appliquer ce principe est le suivant :
Le matin, quand on commence le travail et qu’on est tenté d’ouvrir une application divertissante au lieu de travailler, on est face à un dilemme.
La plupart des gens se disent : « il faut que j’accomplisse mon travail, je vais donc me forcer à ne pas ouvrir cette appli, de façon à pouvoir être fier de moi à la fin de la matinée, parce que j’aurai écrit un chapitre de mon livre au lieu de perdre mon temps ».
En d’autres termes, ils ont une vision à très court terme du problème : il faut se priver maintenant, pour avoir un résultat avant midi.
Mais si on applique le principe de l’arrosage sélectif, on voit la situation sous un tout autre angle, qui est le suivant :
« J’ai deux graines en face de moi. L’une, qui est celle des stimulations faciles, du divertissement, et de la satisfaction immédiate. L’autre, celle de l’application sur mon travail, de la concentration, de la satisfaction à long terme.
J’ai le choix : soit j’arrose la première, et ça sera de plus en plus difficile pour moi de me mettre au travail chaque jour qui viendra par la suite… Soit j’arrose la deuxième, et la réalisation de mes projets me deviendra de plus en plus naturelle et facile ».
Quand on choisit cette optique, le but n’est plus d’avoir fini de créer tel contenu avant midi. Le but, c’est au contraire de rendre le comportement bénéfique plus facile, plus naturel, plus évident et plus automatique à l’avenir.
De cette façon, chaque matinée, chaque séance de travail, chaque session de création devient un entraînement. Une pratique qui nous permet de grandir, et de rendre l'application au travail plus facile encore les prochaines fois.
Bien entendu, parfois, on ne parviendra pas à arroser la bonne graine. Mais ce qui compte, ce n’est pas la perfection : quand on arrose un jardin, il est normal qu’un peu d’eau tombe aussi sur les mauvaises herbes, même si on essaie de viser les roses avec son arrosoir.
Ce qui compte, c’est l’orientation. C’est la moyenne. C’est la direction.
Vers où est-ce que mes efforts d’arrosage sont concentrés ?
Selon la direction de ses efforts d’arrosage, on peut connaître son avenir. Parce que le futur se fabrique dans le présent : si j’arrose les bonnes graines aujourd’hui, je sais que l’avenir de ma pratique de création sera de plus en plus facile, limpide et naturel.
Au contraire, si j’arrose les mauvaises graines aujourd’hui, je sais que ma pratique de création deviendra de plus en plus difficile, que je rencontrerai de plus en plus de résistances, et que je serai de plus en plus freiné par la procrastination au fil du temps.
Quand on adopte cette vision des choses, on peut enfin se détendre. On peut enfin arrêter de se forcer à agir contre son gré en vue d’un petit résultat à court terme. Et on peut enfin se libérer du perfectionnisme, de l’attitude « tout ou rien », et de la culpabilité.
On essaie juste de progresser dans sa pratique d’arrosage, chaque matin. On ne se force pas, on ne se pousse pas, mais on s’ENTRAÎNE. Chaque jour qui nous est donné, on prépare le terrain pour les prochains, en arrosant les graines qu’on veut voir fleurir à l’avenir dans notre jardin.
Et ces fleurs, ce ne sont pas des résultats à petite portée, comme « gagner tant le mois prochain », « obtenir tant de vues sur ma prochaine vidéo »…
Mais ce sont des résultats qui nous transforment vraiment, des résultats qui nous changent la vie, comme « devenir capable d’écrire pendant deux heures chaque matin sans difficulté, de façon naturelle et quasi-automatique, pendant le reste de ma vie, quelle que soit mon humeur », ou « devenir quelqu’un qui peut créer avec une régularité de fer, sans pour autant que ça représente un effort particulier ».
Il s’agit donc de viser une véritable TRANSFORMATION.
Et cette transformation, elle apportera bien davantage de fruits que tous les petits résultats extérieurs et limités. Parce qu’elle PERMET tous ces petits résultats extérieurs, à volonté, sur le très long terme, de façon illimitée…
Ce qui reste à faire, c’est d’intégrer cette approche à une pratique quotidienne. À un équilibre. À un framework pour organiser ses journées, ses semaines et sa vie.
Dans la formation complète « L'Art de la Performance Tranquille », je propose un « système d’exploitation » intégral et complet, qui englobe tous les aspects du quotidien, pour les créateurs et les entrepreneurs.
Dans ce framework, on utilise des entraînements spécifiques, des périodes d’échauffement, des contrebalancements (par exemple, pour compenser la dépense d’énergie intellectuelle par une dépense physique), on intègre des moments de silence et de maturation d’idées qui viennent compléter le reste du système…
Le tout, dans le but de créer un équilibre dans lequel chaque partie de nos journées et de nos semaines participe à toutes les autres et les nourrit.
Ce framework rend l’arrosage des bonnes graines tellement évident, tellement facile, tellement naturel, qu’on constatera peu à peu qu’on n’aura plus du tout à lutter contre soi-même pour avoir une pratique de création ou de travail régulière et fructueuse.
Je détaille ce système aux modules suivants de la formation complète « L'Art de la Performance Tranquille » :
Prendre du recul et faire mûrir ses idées avec une pratique silencieuse
Module 7 de la formation L'Art de la Performance Tranquille
(Module vidéo de 33 minutes)
Découvre des techniques concrètes pour apaiser le chaos intérieur et la rumination, accéder à une profondeur créative insoupçonnée en te connectant à ton intelligence profonde et faire mûrir tes idées.
Trouve une approche qui te convient, du silence pur à la marche méditative, et ritualise des moments de silence le matin et le soir pour initier et faire le point sur chaque journée. Prends des temps de solitude hebdomadaire et pars en retraite créative une fois par trimestre ou par an pour faire un travail de fond. Et apprends à transformer ces temps d'intimité avec toi-même en un outil de développement créatif extrêmement puissant.
Voir le détail du programme
L'apprentissage profond : assimiler sans se laisser submerger
Module 6 de la formation L'Art de la Performance Tranquille
(Module vidéo de 31 minutes)
Finie la consultation frénétique de contenus superficiels et l'apprentissage de surface, finis les listes de "choses à lire" interminables, finie l'accumulation de notes sur lesquelles on ne revient jamais, et l'overdose d'informations.
Voici une approche intentionnelle et ciblée de l'apprentissage : ce que tu apprends ne rentre plus par une oreille pour sortir aussitôt par l'autre : tu assimiles en profondeur, tu progresses de façon concrète, et tu ne te laisses plus submerger.
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L'art de la création profonde : une routine compatible avec toutes les humeurs
Module 2 de la formation L'Art de la Performance Tranquille
(Module vidéo de 39 minutes)
Apprends à structurer tes séances de création autour d'étapes clés : d'abord l'apaisement de l'esprit, puis l'échauffement par l'écriture libre, puis la préparation intuitive, suivie de la période de création pure.
Tu vas apprendre à construire une pratique de création quotidienne, durable et apaisée, compatible avec toutes les humeurs, qui permet de donner le meilleur de toi-même de façon extrêmement régulière.
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