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La course a la productivité a failli me détruire : mon histoire

Tu avais demandé à recevoir la série « Réinventer l'efficacité​​ », dont voici le troisième e-mail.

Si tu avais raté les précédents, tu peux encore les lire ici :

✉️ Email 1 :
L'approche du Cro-Magnon forcené : une autoroute vers le burn-out

✉️ Email 2 :
La voie de l’éternel débutant : travailler à l’inspiration, ça ne fonctionne pas

Je te recommande de commencer par les lire en entier avant de te pencher sur l'e-mail d'aujourd'hui.

La course a la productivité a failli me détruire : mon histoire

Je suis entrepreneur depuis 2004 et mon travail sur l’efficacité a été LE levier qui m’a permis de prendre mon indépendance et d’obtenir de beaux succès, auxquels je n’aurais jamais pu prétendre autrement.

Mais je suis allé trop loin sur cette voie, et ma course à la productivité m’a aussi abîmé, et a eu des effets destructeurs sur ma vie personnelle.

À l’époque où je me suis lancé dans l’entrepreneuriat, je n’avais pas beaucoup d’avantages en ma faveur. Je n’avais pas d’idée révolutionnaire ni « disruptive » à proposer, et pas non plus de charisme particulier.

L'une de mes premières vidéos, en 2011...

Bref, j’étais comme des millions d’autres personnes qui rêvent de liberté, mais qui n’ont pas de don naturel sur lequels capitaliser. Comme eux, je me sentais comme une goutte d’eau dans la mer.

Et j’ai très vite compris que, sans avoir au moins UN levier qui pourrait me donner un avantage, je ne pourrais jamais vraiment aller très loin.

Comme je n’avais ni le physique d’un influenceur (à cette époque, d’ailleurs, les influenceurs n’existaient pas encore…) ni de talent oratoire qui aurait pu me permettre de rassembler des foules… j’ai vite compris aussi que la seule façon pour moi de pouvoir tirer mon épingle du jeu, c’était de baser mes projets sur un levier sur lequel j’aurais entièrement le CONTRÔLE. C’est à dire qui ne dépende pas des circonstances ni de ma personnalité… mais entièrement de l’EFFORT que je pouvais fournir.

J’ai donc choisi celui de la rapidité, en me disant qu’il suffisait de me pousser plus que les autres pour avoir un avantage concurrentiel énorme. Que c’était « juste » une question de volonté. De travail. D’effort.

Sur le papier, ça faisait sens : peu importe les avantages sur lesquels les autres basaient leur activité, je pouvais obtenir de meilleurs résultats qu’eux si je travaillais plus rapidement. Et travailler rapidement, ce n’est pas comme les autres leviers qu’on ne choisit pas (le charisme naturel, les talents oratoires, etc.). C'est une question d'effort.

Je me disais donc que si je le voulais vraiment et que si j’étais prêt à y mettre les efforts adéquats, je pourrais battre tous les records en créant davantage que tout le monde.

Tout partait de cette idée, ressassée partout sur le web et dans des centaines de livres :

« Ne te préoccupe pas de ce que tu ne peux pas contrôler. Concentre-toi juste sur ce dont tu as le contrôle, et ignore tout le reste. »

C’est ainsi que, pour moi, l’efficacité est devenue une obsession. J’ai tout lu sur le sujet, tout étudié et tout testé. Et au fil du temps, j’ai développé mes propres méthodes d’organisation, puis je les ai améliorées jusqu’à ce qu’elles me permettent de créer une quantité difficilement imaginable de contenus pour un créateur qui travaille seul :

Par exemple, pendant des années, j’ai créé et lancé une formation complète chaque semaine, parfois en plus de vidéos quotidiennes, d’une newsletter quotidienne et même d’un podcast régulier.

TOUT mon business reposait sur la rapidité extrême, et c’est ça qui m’a permis d’obtenir de beaux résultats. J’avais gagné mon pari : en travaillant plus vite que la plupart des autres créateurs, j’avais construit un levier qui permettait d’obtenir des résultats spectaculaires.

L’idée de base consistait à proposer PLUS de choses aux MÊMES clients, plutôt que de devoir sans cesse renouveler mon audience (ce que j’aurais eu beaucoup plus de mal à faire, puisque je n’avais pas le talent naturel d’un influenceur ou d’un vidéaste à succès) :

Image : les deux modèles de business possibles quand on fait ce métier. J'ai choisi le premier, et je l'ai poussé à l'extrême...

Cette approche a payé, mais elle m’a aussi abîmé.

Dans ce modèle (le premier, sur le schéma), si une personne achetait un produit et en était satisfaite, alors la façon la plus simple de faire une vente supplémentaire était de lui proposer un AUTRE produit du même type la semaine d’après. Puis celle encore d’après et ainsi de suite, 52 semaines par an.

Et c'est ainsi que j'ai créé plus de 400 formations en ligne
...

Tu t’en doutes, il m’est arrivé plusieurs fois de céder à la fatigue. Il m’est également arrivé de ne plus pouvoir voir la création de formations en peinture, tellement j’en avais fait.

Alors, pendant une période, je me suis mis à écrire, juste pour m’échapper et faire autre chose…

Mais là aussi, j’avais tellement optimisé mon système – par habitude, et aussi parce que la rapidité de création était toujours et encore mon levier principal – que je rédigeais parfois un guide pratique d’une centaine de pages tous les 10 jours, EN PLUS d’une newsletter quotidienne.

Le problème, c’est que quand on crée autant, on ne se situe souvent pas très loin du point de saturation :

Quand tout va bien à côté, lorsqu’on n’a pas vraiment de problèmes personnels ni trop de chamboulements dans sa vie, on peut persévérer.

Mais dès qu’il y a un grain de sable dans la machine, par exemple, lorsqu’on passe par une période difficile sur le plan personnel ou familial, alors on atteint très vite le point de saturation jusqu’à le dépasser. Et là, c’est tout l’édifice qui menace de s’effondrer parce qu’on ne peut plus faire face :

En d’autres termes, c’est souvent « tout ou rien » : il faut avoir une très bonne clarté d’esprit pour pouvoir travailler aussi rapidement et les problèmes personnels et les périodes difficiles deviennent des dangers majeurs, qui risquent de provoquer l’écroulement de tout le système qu’on avait parfois mis des années à créer et à optimiser.

Quand on travaille de cette manière, on a donc tendance à ignorer ce genre de problèmes. À refuser de les voir. À pratiquer l’évitement. Et immanquablement, au fil des années, ces problèmes personnels non réglés s’accumulent, jusqu’à ce qu'on arrive un jour à l’explosion. La pression était montée à l’intérieur de la cocotte-minute, mais comme on ne pouvait pas se permettre de laisser la vapeur s’échapper – au risque de menacer notre business en dépassant le point de saturation –, il arrive forcément un moment où elle explosera.

Et c'est l'une des raisons pour lesquelles, à de nombreuses reprises, j’ai tout arrêté puis tout recommencé… jusqu’à la prochaine explosion, après laquelle j’arrêtais encore, pour tout redémarrer à nouveau.

Au fil du temps, en parallèle, je m’intéressais de plus en plus — à titre personnel — à différentes sagesses. En découvrant des auteurs – sages, maîtres zen, moines de traditions et de cultures variées… – il y a une chose qui m’a choqué et qui a provoqué un boulversement complet dans ma façon d’aborder la création.

Beaucoup de ces sages étaient ultra-prolifiques. Certains avaient écrit des centaines et des centaines de livres.

Mais c’était des gens qui parlaient et marchaient extrêmement lentement, qui avaient pour valeurs principales la sérénité, la lenteur qui permet d’apprécier le moment présent, le calme

C’est comme s’il y avait un bug dans la matrice : ces gens-là arrivaient à créer énormément, mais ils abordaient la vie — et le travail — d’une façon radicalement différente de tout ce que j’avais pu lire dans tous les livres sur l’efficacité et la productivité que j’avais étudiés au fil des ans.

Ça a provoqué chez moi une énorme remise en cause. Je me suis mis à étudier la façon dont ce type de personnes font du business. Et j’ai découvert que beaucoup d’entre eux travaillent moins de 4 heures par jour, de façon très lente et très calme, mais font tourner pourtant des activités florissantes (comme celles, par exemple, qui sont décrites dans le livre Business Secrets of the Trappist Monks).

En d’autres termes, j’ai découvert à ce moment-là que les approches classiques de l’efficacité non seulement permettaient rarement d’obtenir les mêmes résultats que la façon dont ces personnes-là abordaient le travail… Mais surtout, qu’il y avait des moyens d’être extrêmement prolifique sans pour autant frôler constamment la saturation, et sans vivre dans l’empressement et le stress.

Alors, j’ai décidé d’étudier tout ce que je pouvais étudier sur le sujet. Et de tout tester.

J’ai étudié la Règle établie par Benoit de Nursie, le premier système de vie qui proposait un réel équilibre entre le travail, le repos et la contemplation et qui a donné naissance au monachisme occidental au VIè siècle.

J’ai étudié aussi l’approche du travail dans la tradition zen, dans le taoïsme et chez les penseurs qui ont donné naissance aux communautés intentionnelles modernes (dont certaines font tourner des business florissants alors que leurs membres ne travaillent que quelques heures par jour, de façon calme et détendue).

Et j’ai réalisé, petit à petit, que peu importe la culture et la tradition dans laquelle s’inscrivaient les personnes et les mouvements que j’étudiais, les principes qui étaient appliqués étaient TOUJOURS plus ou moins les mêmes.

Et que ces principes pouvaient aussi être utilisés par des « gens normaux », qui vivent dans le monde moderne, et qui travaillent sur le web. Et qui ne sont ni des sages, ni des moines qui vivent en-dehors du monde.

Depuis que j’applique ces principes au quotidien (et que je les ai adaptés à la réalité de mon métier, en me basant sur ma longue expérience de création et d’optimisation de systèmes de création), j’ai pu trouver un niveau de calme que je n’avais jamais ressenti auparavant dans ma vie d’entrepreneurTout en continuant à créer énormément, mais sans me fatiguer autant.

J’ai préparé une seconde série d’e-mails dans laquelle je partage ces découvertes :

Elle s’appelle : « L'Art de la Performance Tranquille », et tu peux la recevoir en cliquant ici :

En voici le programme :

✉️ Jour 1 :
Se libérer des listes de tâches

✉️ Jour 2 :
La seule façon de créer beaucoup sans se presser

✉️ Jour 3 :
Travailler par cycles, sans se fixer d'objectifs

✉️ Jour 4 :
Pourquoi la productivité classique mène à la déchéance

✉️ Jour 5 :
Retrouver son focus quand on est sollicité de partout

✉️ Jour 6 :
Vaincre la procrastination sans se forcer

✉️ Jour 7 :
Le travail biphasique : en finir avec la gestion du temps

✉️ Jour 8 :
Transformer son quotidien pour changer de vie

Tu peux démarrer cette seconde série d'e-mails en cliquant ici si tu souhaites découvrir ces solutions concrètes que j'ai trouvées.

À tout de suite,

Jean Rivière.