Maga VS Woke
À Salzburg, la ville de Mozart !
On vit une période difficile, et nos familles sont divisées. Nos groupes d'amis et nos réseaux professionnels aussi.
Il y en a pour qui l'ennemi à abattre, ce sont les "Woke". D'autres pour qui ce sont les "Maga".
Il y a quelques années, c'était le même cirque avec le Covid...
Avant la pandémie, je ne lisais pas les news, et je passais exactement zéro minute par jour à scroller sur un feed.
Mais quand le Covid est arrivé, j'ai voulu m'informer : au tout début, on ne savait pas s'il fallait s'attendre à un remake de l'Ebola ou de la peste noire, et comme je n'y connaissais rien au sujet (je suis créateur de contenu, pas épidémiologiste), la seule façon d'y voir plus clair, c'était de chercher des renseignements sur le web.
Le problème, c'est qu'à cette période, au lieu d'y trouver de l'information, on n'y voyait que des débats violents, des moqueries, du sarcasme, et de l'hostilité entre deux camps dont les membres de l'un clamaient que ceux de l'autre allaient décimer la population (soit en contaminant tout le monde, soit en se vaccinant).
Quand les choses fonctionnent de cette façon, on a malheureusement tendance à choisir son camp de façon tribale : si on se sent visé par les insultes ou les moqueries de l'un des deux bords, on a vite fait de choisir celui qui y est opposé...
Bref, à cette période, le web était devenu un champ de bataille.
Et c'est la même chose qui est en train de se passer sur le web à l'heure où j'écris ces lignes, mais pour une autre raison : avec la nouvelle administration US, l'économie est chamboulée, et peut-être même aussi ce que certains appellent "l'ordre mondial".
Alors comme à chaque fois que le monde change brusquement, le réflexe naturel est d'aller s'informer.
Mais au lieu de trouver de l'information quand on ouvre un réseau social, on ne voit plus à ces moments-là que des débats violents, des contenus enflammés qui éclipsent toutes les analyses rationnelles, et deux camps qui s'invectivent, qui se menacent, qui se moquent l'un de l'autre, tout en faisant miroiter le pire qui puisse arriver au monde et à l'humanité.
Le problème, c'est que même ceux d'entre nous qui avaient une pratique de consommation de contenu plutôt saine avant une période comme celle-ci peuvent vite se retrouver happés dans l'engrenage.
Et on a tous dans nos familles au moins un proche qui a développé une obsession telle pour l'un de ces débats au point que c'est devenu difficile d'avoir un repas de famille qui ne tourne pas en champ de bataille...
Même les personnes les plus stables émotionnellement sont à risque. Personne n'est à l'abri de tomber dans la panique, le stress ou l'obsession maladive, parce que face à nous, il y a les meilleurs professionnels du monde, entraînés à déclencher nos émotions par tous les moyens légaux possibles et imaginables.
Quand on est payé à la vue ou au clic et que pour en faire davantage, les outils à disposition sont l'outrage, l'indignation, le sarcasme et les moqueries, c'est bien compréhensible qu'à force d'être exposé à ça à longueur de journée, on puisse finir colérique, angoissé, ou au moins inquiet et remonté.
Mais le problème, c'est qu'on ne réfléchit jamais bien sous le coup de l'émotion : dans nos vies personnelles, combien de fois est-ce qu'on a pris une décision à la suite d'une dispute ou d'un coup de colère, qu'on a regrettée amèrement ensuite ?
La période qu'on est en train de vivre est difficile.
Elle est difficile pour les gens de droite, et elle est difficile pour les gens de gauche. Elle est difficile pour ceux qui n'avaient pas encore d'avis, et elle est difficile aussi pour ceux qui ont décidé de rester neutres. Et même aussi pour ceux que tout ça n'intéresse pas, parce qu'ils sont forcément impactés de façon indirecte dans leur vie familiale et parfois au travail.
Mais ce n'est pas la première fois que ça arrive, et c'est loin d'être la dernière.
Le risque, comme à chaque fois, c'est d'y laisser sa santé mentale, sa qualité de vie, et même son identité personnelle (parce que dans ces moments-là, on est souvent tenté de la troquer pour une identité politique toute packagée).
Mais même si le monde brûlait, est-ce qu'il vaudrait mieux faire partie de ceux qui s'agitent dans la panique en pleurant et en hurlant ? Ou bien de ceux qui, jusqu'à la dernière minute, continueront de se comporter de façon sereine et digne ?
L'idée, ce n'est pas de s'amuser à jouer du violon sur le Titanic pendant qu'il est en train de couler. C'est même tout le contraire...
Parce que ceux qui veulent agir, quel que soit leur camp, seront forcément plus efficaces s'ils arrivent à le faire avec sang-froid.
Mais c'est justement là qu'est la plus grande difficulté...
Voici le brouillon manuscrit de cet e-mail :

✉️ Reçois mon conseil du jour par e-mail chaque matin : inscris-toi.
