Comment j'écris mes textes
Dans la première partie de ma carrière, ma priorité était d’améliorer ma rapidité de création. Je voulais créer toujours plus, toujours plus rapidement.
C’est comme ça que j’ai pu lancer une formation par semaine pendant des années (plus de 400 au total), en plus de tenir une newsletter quotidienne, de publier des vidéos très régulièrement...
Mais j’ai réalisé plus tard que lorsque j’essayais de maximaliser la rapidité aux dépens du reste, mes contenus étaient beaucoup moins bons et beaucoup moins profonds...
Non pas parce que je les avais créés rapidement, mais parce que je n’avais pas toujours laissé assez de temps à mes idées de mûrir.
J’ai découvert plus tard le pouvoir de la maturation :
Quand on ne fonce pas tête baissée en passant instantanément de l’idée à la création, quand on se laisse une zone tampon entre la préparation d’un contenu et le moment où on se met à rédiger, quand on prend le temps de laisser décanter ses déclics et ses inspirations avant de passer à l’action…
Alors on obtient souvent des textes bien meilleurs et plus profonds, sans avoir pourtant fourni d’effort supplémentaire.
C'est ce que certains appellent « l’action sans effort » ou « l’action non-agissante », connue sous le nom de Wu-Wei dans la philosophie chinoise.
On peut résumer cette idée en une phrase :
« Ne rien faire, c’est parfois la meilleure façon d’agir ».
Depuis que j'ai compris ça, la maturation est une étape qui fait partie de mon système de travail.
Il s’agit juste de laisser le temps à son intelligence profonde de jouer son rôle, c'est à dire de la laisser trouver des liens entre différentes idées et souvenirs de lectures ou de discussions, de la laisser procurer des déclics qui permettent d’apporter une lecture nouvelle de tel ou tel concept, de la laisser trouver un angle unique pour présenter telle ou telle idée…
La pratique de la maturation d'idées m'a tellement apporté que je me suis ensuite intéressé à d’autres modalités qui permettent de faire travailler l’intelligence profonde sans fournir d'effort conscient. Et c'est comme ça que j'ai décidé d'apprendre l’écriture intuitive, souvent appelée « freewriting » :
Il s’agit de rédiger de façon automatique, sans essayer de diriger sa pensée, sans essayer de contrôler les mots qui sont tapés sur son clavier par nos propres mains, sans essayer de se filtrer… Exactement comme si on écrivait de façon inspirée.
En d'autres termes, on écrit si ce n’était pas nous qui étions en train d’écrire, mais que « quelque chose d’autre » écrivait À TRAVERS nous.
Ce « quelque chose d’autre », on peut lui donner le nom qu’on veut : l’inconscient, l’intelligence profonde, voire une muse ou l’univers… Peu importe le mot qu’on utilise, la méthode reste la même.
Ce qui est intéressant, c’est que cette approche permet souvent d’obtenir des textes d'une qualité telle qu’on n’aurait jamais été capables de les rédiger « par soi-même », c’est-à-dire en utilisant uniquement son intelligence de surface (celle qu'on utilise d’habitude).
Au fil de mes découvertes sur ces sujets, j'ai développé peu à peu mon propre système de création basé sur ces deux fondations :
1— L’utilisation de la maturation pour laisser mon intelligence d’arrière-plan faire le travail de préparation à ma place ;
2— L’écriture intuitive, qui consiste à rédiger comme si quelque chose d’autre écrivait à travers moi, et comme si je ne faisais que retranscrire les mots qui me venaient automatiquement.
Ça peut sembler étrange… mais pourtant, je n’ai jamais obtenu de meilleurs textes et de meilleures idées avec aussi peu d’efforts qu’en travaillant de cette façon-là…
D’ailleurs, je n'ai même plus vraiment l’impression de travailler, puisque je ne fournis pas vraiment d’effort actif.
Encore plus étonnant : contrairement aux méthodes d’écriture classiques, celle-ci me permet d’obtenir mes meilleurs textes LES JOURS OÙ JE SUIS LE PLUS FATIGUÉ, ou quand je n’ai pas du tout la tête à créer…
Parce que c’est justement à ces moments que j’ai le moins d’énergie pour me filtrer, pour contrôler mes phrases, pour maîtriser les mots que je tape sur mon clavier ou les idées que j’essaie de mettre en forme.
Et c’est donc à ces moments-là que j’arrive le mieux à lâcher prise. Et donc à laisser travailler mon intelligence profonde.
Presque au moment exact où je commençais à utiliser cette façon d’aborder l’écriture, l’I.A. est arrivée. Et comme tout le monde, j’ai été impressionné par ce que tous ces nouveaux outils étaient capables de faire :
Image : à l'arrivée de l'I.A., beaucoup de créateurs étaient comme des chats qui découvrent l'aspirateur-robot...
Mais je n’ai pas voulu pour autant laisser l'I.A. écrire à ma place… tout simplement parce que je n’en n’avais PAS BESOIN :
Ma façon d’écrire ressemblait déjà de très près à l’expérience que fournit une I.A. : avec ma méthode, le texte apparaît sur l’écran de façon automatique, puis on le remanie ensuite pour obtenir quelque chose qui soit publiable.
La différence, c’est qu'avec l'écriture inspirée, on fait travailer une VRAIE intelligence, qui est cette intelligence profonde dont je parlais plus haut.
Contrairement à celui qu’une I.A. peut générer, le contenu qu’on obtient par l’écriture profonde (c’est le nom que j’ai donné à cette approche) est authentique et vrai. C’est du contenu qui nous ressemble, que personne d’autre ne serait capable de créer. Du contenu qui a été « généré » par la partie la plus profonde de nous-mêmes, de façon grandement inconsciente, sous l'influence de nos propres lectures passées, de nos propres souvenirs, de notre propre vécu et de tout ce qui est emmagasiné dans notre mémoire.... au lieu d’être basé sur des données génériques créées par d’autres, comme celles dont les I.A.s sont « nourries ».
Bien sûr, on écrit forcément plus lentement de cette façon-là qu'en utilisant une l’I.A. (ça me demande à peu près 25 minutes pour obtenir le premier jet d’un texte comme celui-ci, qui fait presque 1500 mots), mais c’est autrement plus satisfaisant… et ça donne des contenus uniques que personne d'autre n'aurait pu créer.
J’utilise aujourd’hui cette méthode d’écriture non seulement pour obtenir des textes que je publie ensuite, mais aussi pour trouver des idées, pour m’aider à prendre des décisions, pour déclencher des déclics quand j’en ai besoin, pour trouver des pistes quand mon intelligence analytique commence à tourner en rond et peine à résoudre un problème...
C’est une méthode qui a changé à la fois la façon dont je pratique mon métier de créateur et la façon dont je vis au quotidien : par exemple, bien des choix que j’ai faits lors des mois et des années passées et bien des solutions que j’ai trouvées à mes problèmes personnels viennent de là.
D’ailleurs, en couplant l’I.A. à ce type d’approche de l’écriture, on peut profiter du « meilleur des deux mondes » si on travaille de la façon suivante :
Étape 1 : On rédige un brouillon de façon automatique et intuitive (en pratiquant ce que j’appelle l’écriture profonde) ;
Étape 2 : On utilise l’I.A. pour corriger ce brouillon et le mettre en forme.
Ça permet d’éviter de passer du temps sur la partie rébarbative du travail (la révision, la mise en forme et la correction)… Et on libère donc du temps pour pouvoir rédiger plus souvent, sans pour autant laisser l’I.A. créer à sa place.
Pour moi, c’est le système idéal, qui permet de profiter du meilleur des deux approches : la création authentique (pour écrire) et l’I.A. (pour éditer, corriger et mettre en forme).
J’ai créé une seconde série d’e-mails qui détaille la méthode que j'utilise :
Elle s’appelle : « Apprendre l’écriture profonde ».
En voici le programme :
[programme]
Cette seconde série d’e-mails s’adresse aux créateurs qui n’ont pas envie de laisser l’I.A. rédiger tous leurs textes à leur place, mais qui ne sont pas prêts non plus à fournir des efforts énormes à chaque fois qu’ils doivent rédiger un mailing, un article, ou un chapitre de livre.